Le 10 décembre à Oslo, le Suédois Tomas Tranströmer recevra le prix Nobel de littérature. La consécration d’un poète méconnu en France, dont les mots simples interrogent notre perception du réel.
extrait de Baltique
COHESION
Voyez cet arbre gris. Le ciel a pénétré
par ses fibres jusque dans le sol -
il ne reste qu'un nuage ridé quand
la terre a fini de boire. L'espace dérobé
se tord dans les tresses des racines, s'entortille
en verdure. - De courts instants
de liberté viennent éclore dans nos corps, tourbillonnent
dans le sang des Parques et plus loin encore.
Tomas Tranströmer, Baltique, éditions poésie / Gallimard, page 3
sur
http://terreaciel.free.fr/poetes/poetesttranstromer.htm
Tranströmer, langage au-delà du langage
Il faut aussi citer un passage de la brillante étude de Renaud Ego dans le volume poésie / Gallimard, étude intitulée « Le parti pris des situations de Tomas Tranströmer » :
« En 1926, Werner Heisenberg a défini sous le titre de "Principe d’incertitude" un théorème majeur de la physique quantique : en substance, il expliquait qu’on ne peut connaître simultanément la position et la trajectoire d’une particule ; en effet, pour mesurer la position d’une particule, il faut l’éclairer, et ce faisant, l’énergie même infime dégagée par les photons lumineux modifie sa trajectoire. La portée de ce théorème est immense, car il démontre que l’observation crée la réalité. [...] Ce "flou quantique" - que l’on nommerait mieux, appliqué à la réalité macroscopique, "incertitude mentale" -, Tomas Tranströmer en a l’intuition lorsqu’il se décrit lui-même en 1989, soit à cinquante-huit ans, comme "Un espace de temps / de quelques minutes de long / de cinquante-huit ans de large". [...] Mais il tire aussi les conséquences de cette incertitude : si le réel surgit seulement dans le miroir d’une subjectivité qui se métamorphose elle-même, alors le monde objectif cesse. Seules demeurent possibles des situations transitoires, celles où la rencontre instantanée de l’être avec le monde redéfinit toujours les conditions de leur dialogue. »
relevé sur
http://remue.net/article.php?id_article=137
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J'aime beaucoup ces lignes de Tomas Transtromer. Une façon de bien entrer en contact avec ce blog dont le contenu me plait.L'idéal sera d'y revenir flâner dans l'avenir.
RépondreSupprimerRoger