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lundi 6 mai 2013

Nuit et Brouillard - Alain Resnais (1955) subs.español

 On ne sait jamais ... redire et faire circuler - Voir 







Un film d’Alain Resnais (1955), texte de Jean Cayrol dit par Michel Bouquet.
32 min
 

« Toute la force du film réside dans le ton adopté par les auteurs : une douceur terrifiante ; on sort de là ravagé, confus et pas très content de soi. » En quelques phrases, François Truffaut résumait en 1975 les principales attitudes et impressions que suscite de prime abord Nuit et Brouillard, comme la difficulté critique d’en parler sans indécence. Ce film résume le dilemme fondamental face au phénomène concentrationnaire et à l’extermination des juifs d’Europe par les nazis : comment rendre compte de l’indicible en sachant que ni les mots ni les images n’y parviennent vraiment, comment continuer à en parler sans tomber dans la banalisation de l’horreur ? De ce point de vue, Nuit et Brouillard demeure une œuvre inégalée. Le croisement entre les images en couleurs tournées en 1955 et les images d’archives en noir et blanc, leur constante mise en perspective par le commentaire sobre et informatif dit par Michel Bouquet, le lent crescendo dans l’horreur des images confèrent au film une force confondante. En même temps, il marque un moment particulier dans l’histoire de la mémoire de la déportation.
Réalisé dix ans après la fin de la guerre, Nuit et Brouillard reste tributaire de la perception que l’on pouvait avoir du phénomène dans les années 1950. À cette époque, le souvenir de la déportation est véhiculé en premier lieu par les déportés politiques et leurs associations. Les rescapés juifs non seulement sont peu nombreux – pour la France, deux mille cinq cents survivants sur soixante-dix mille déportés juifs –, mais ils ne font pas entendre leur voix, comme si le silence avait été alors leur moyen de continuer à vivre après le traumatisme.
De fait, Nuit et Brouillard est d’abord un film sur le phénomène concentrationnaire tel que les déportés des camps de Dachau et de Buchenwald ont pu en rapporter l’expérience. L’auteur du commentaire, Jean Cayrol, en était lui-même un rescapé. Le film montre bien les chambres à gaz d’Auschwitz mais gomme la spécificité du génocide juif. L’œuvre d’Alain Resnais se situe dans cette première période de la mémoire de la déportation, où le choc de l’ouverture des camps est proche mais où l’on distingue encore mal l’ampleur et la diversité du phénomène. Les nombreux travaux d’historiens parus depuis et les témoignages spécifiques des rescapés du génocide ne permettraient plus aujourd’hui de rester dans cette relative confusion.
Alors faut-il continuer à montrer Nuit et Brouillard ? Oui, car en trente minutes, l’essentiel est dit : l’horreur du meurtre de masse, la survie et la mort, le temps qui passe et l’enjeu de la mémoire. Certes il demande à être complété en faisant apparaître clairement la spécificité juive du phénomène concentrationnaire. Mais la stupeur admirablement mise en images par Alain Resnais en 1956 frappe toujours et alerte, comme ces mots de Jean Cayrol sur les décombres d’un crématoire : « Qui de nous veille sur cet étrange crématoire pour nous avertir de la venue de nouveaux bourreaux... nous qui ne pensons pas à regarder autour de nous et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin. » 

http://www2.cndp.fr/TICE/teledoc/dossiers/dossier_brouillard.htm

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